Écrits

La musique du XXe siècle de Jean-Noël von der Weid

Éditeur : Hachette Littératures
Année d'édition : 2005

Chapitre : De la même porté
Paragraphe : Une bergerie sans loup
Pages 321-322

Philippe Hurel (1955*), qui enseigne à l'ircam de 1997 à 2001, s'émancipe des deux courants esthétiques les plus impétueux de la seconde moitié du XXe siècle. Le sérialisme (dont il utilisa certains procédés) et le spectralisme (auquel d'aucuns l'assimilent) - en cultivant l'ambiguïté par un principe de « perception double », autorisant plusieurs niveaux d'écoute (pour l'image, 1986-1987, pour petit orchestre, en fournit un exemple très convaincant). Car Hurel sait, lui qui n'a pas l'écriture opiacée, que, comme l'écrit Robert Musil, « si tu retires de notre vie ce qui est sans équivoque, il ne reste plus qu'une bergerie sans loup ».

Des œuvres :
Memento pour Marc (1983-1983) pour grand orchestre; Opcit (1983-1984) pour saxophone ténor (version alternative pour clarinette: 1984 rév. 1993), première pièce, assez convenue, écrite à l'aide de l'ordinateur pour calculer fréquences, durées, structures rythmiques et proportions formelles (c'est l'époque où « se mettre à la machine » semble aller de soi; Diamants imaginaires, diamant lunaire (1984-1985) pour ensemble (22 musiciens) et dispositif électronique; Fragment de lune (1986, rév. 1987), effusion raffinée pour 15 instruments et électronique en temps réel; Mémoire vive (1988-1989) pour grand orchestre (74 musiciens; Six miniatures en trompe l'œil (1991-1993), swinguantes, pour 14 instruments; le drame musical pour 6 percussions, chœur mixte et théâtre d'ombres La célébration des invisibles (1992, texte de Philippe Raymond-Thimonga; en 1993, version non scénique pour chœur et 9 percussions; Leçon de choses (1993) pour ensemble, piano/clavier midi et dispositif électronique, « hommage à l'écrivain Claude Simon1, dit Hurel, dont le travail m'a beaucoup appris et auquel le titre de l'œuvre est emprunté »; Pour Luigi (1993-1994) pour flûte, clarinette, violon, violoncelle et piano, où convivent Jazz et punks; Kits (1996), pour 6 percussionnistes et supports enregistrés (congas et basses électriques); … à mesure (1997) pour flûte, clarinette, violon, violoncelle, piano et vibraphone; Flash-back (1997-1998) pour grand orchestre (80 musiciens), « jeu de retours en arrière » proche, formellement de Mémoire vive, et comblée de défuntes œuvres; Tombeau in mémorial Gérard Grisey (1999) pour piano et percussions, pour le « perturber »; Quatre variations (1999-2000) pour vibraphone et petit orchestre (16 musiciens); Loops (1999-2000) pour flûte; Loops II (2000-2002) pour vibraphone.

 

© 200-2008 - Philippe Hurel et Gilles Pouëssel